Fiches pratiques
L’hémiplégie laryngée idiopathique, ou cornage, entraîne un bruit inspiratoire à l’effort et une intolérance à l’exercice.
Plusieurs techniques chirurgicales sont actuellement utilisées pour corriger l’hémiplégie laryngée idiopathique :
- La ventriculo-cordectomie est une exérèse du ventricule et de la corde vocale gauches (ou droits dans certains cas). L’intervention chirurgicale s’effectue sous anesthésie générale, le cheval étant couché sur le dos. Mais l’opération peut également être réalisée sur le cheval debout, grâce à l’utilisation d’un laser transendoscopique. Effectuée seule, la ventriculo-cordectomie n’améliore pas le flux aérien dans les voies respiratoires supérieures, mais diminue le bruit respiratoire.
Cette technique est satisfaisante chez les chevaux lourds, afin de supprimer le bruit pour un objectif de compétitions.
- La laryngoplastie consiste en l’introduction d’une prothèse synthétique qui remplace le muscle crico-aryténoïdien dorsal défectueux. Elle s’effectue sous anesthésie générale, en décubitus dorsal ou latéral.
C’est la seule technique efficace pour traiter l’intolérance à l’effort liée à l’hémiplégie laryngée. En revanche, pour réduire le bruit associé à la paralysie de la corde vocale gauche, il faut y associer une ventriculo-cordectomie.
Les complications:
La toux et les fausses-déglutitions sont des complications fréquentes de ces interventions chirurgicales.
A retenir :
La laryngoplastie permet de traiter l’intolérance à l’effort de l’hémiplégie laryngée d’origine idiopathique.
La ventriculo-cordectomie diminue ou supprime le bruit respiratoire.
Ces deux techniques peuvent être associées.
Produits qui traînent dans la pharmacie, impression de « savoir-faire », volonté de faire des économies… la tentation d’auto-médiquer son cheval est grande. Pourtant, les conséquences peuvent être graves…
1. C’est illégal !
La pratique de la médecine vétérinaire équine est réservée… aux vétérinaires ! Vous n’avez pas le droit d’effectuer des actes médicaux ou chirurgicaux sur vos chevaux, c’est passible de sanction pénales et d’amendes ! Cela concerne aussi la vaccination, une seule personne est habilitée à la pratiquer : votre vétérinaire.
2. C’est dangereux
En prenant l’initiative de soigner votre cheval sans l’avis du vétérinaire, vous pouvez mettre sa santé en danger.
En voici en exemple : après une séance de travail, votre cheval vous apparait raide, ne veut plus avancer et ses muscles sont contractés. Vous vous dites qu’une injection d’anti-inflammatoires soulagera sûrement ses contractures ? Surtout pas !
Si votre cheval est déshydraté ou présente une myosite, les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être toxiques pour ses reins…
3. Ça peut coûter cher
Imaginez que votre cheval présente une forte douleur oculaire et tient son œil fermé. Vous pensez à une uvéite, car il en a déjà eu une. Vous vous apprêtez à utiliser cette pommade que votre vétérinaire vous avait alors prescrite pour votre cheval. Grave erreur : s’il s’agit d’un ulcère de la cornée (présentation clinique relativement similaire), les pommades pour uvéites sont contre-indiquées ! Elles contiennent des corticoïdes, molécules qui vont aggraver l’ulcère et retarder la guérison… A la suite de cela, les lésions seront plus avancées, le traitement prendra plus temps et c’est votre porte-monnaie qui va en pâtir…
Vouloir faire l’économie d’une consultation vétérinaire est rarement un bon calcul…
Lorsque votre cheval de concours montre une baisse de régime, soyez attentifs à certains gestes qui témoignent d’une contre-performance :
- Si le cheval dévie par rapport à l’axe longitudinal, c’est-à-dire s’il n’aborde pas l’obstacle perpendiculairement. Ce comportement est souvent associé à une arthropathie, c’est-à-dire une affection articulaire. Par exemple, lors d’affection méniscale gauche, le cheval va dévier et sauter à gauche.
- S’il se réceptionne toujours sur le même membre antérieur. Ceci se produit souvent lors de douleur postérieure des pieds.
- S’il change de pied au galop. Cette attitude témoigne d’un inconfort postérieur, qui apparaît lors des virages ou lorsque le cavalier rassemble le cheval. Ce type de comportement est souvent associé à une lombalgie, primaire ou secondaire à une affection articulaire plus basse.
Face à ces observations, appelez votre vétérinaire afin qu’il examine votre monture. Ces anomalies doivent vous alerter, elles révèlent des douleurs lors du travail et entraînent une baisse de performance.
Votre vétérinaire devra examiner votre cheval dans différentes situations, afin d’identifier les facteurs qui déclenchent ces signes d’appel. Il procédera ensuite à des examens complémentaires pour affiner son diagnostic (anesthésies tronculaires, radiographies, échographies).
A savoir:
Certaines affections vont empêcher le cheval d’être performant alors que d’autre sont relativement bien tolérées par le cheval de CSO.
Affections qui vont limiter la performance chez le cheval de CSO :
- Les dorsalgies (conflit des processus épineux, lombalgie)
- La douleur postérieure des pieds antérieurs (naviculaire, talons)
- L’arthropathie des boulets antérieurs, des jarrets
- Douleurs gastriques
- Douleurs musculaires à l’effort
Affections qui sont mieux tolérées par le cheval de CSO :
- Tendinite des tendons fléchisseurs superficiels
- Desmopathie des ligaments suspenseurs
- Arthropathie des grassets
- Affection respiratoire chronique
Source : Philippe Benoit, Comment examiner un cheval de concours de saut d’obstacles, Le Nouveau Praticien Vétérinaire équine 2006, n°10, 105-107.
Chevaux d’endurance : quelle est l’origine des troubles métaboliques ?
L’endurance est une discipline équestre qui met l’organisme des chevaux à rude épreuve. Les éliminations pour problèmes métaboliques sont fréquentes, en particulier lorsque les conditions climatiques sont difficiles (chaleur et humidité). Non seulement durant la course, mais aussi à l’issue de l’épreuve, les vétérinaires doivent soigner les chevaux affaiblis, épuisés voire souffrants.
Il semble que les éliminations pour cause métabolique apparaissent souvent en fin d’épreuve, au cours des dernières étapes. En effet, c’est au bout de plusieurs heures qu’apparaissent les les déséquilibres hydro-électrolytiques. La fatigue et la déshydratation sont les symptômes les plus fréquents. Viennent ensuite les troubles digestifs (colique, anorexie, diarrhée), urinaires et musculaires.
Quels sont les facteurs qui favorisent les troubles métaboliques ?
D’après une étude réalisée sur 946 chevaux entre avril et octobre 2003, plusieurs facteurs ont été identifiés :
- Le sexe: les hongres sont moins sujets aux troubles métaboliques. En effet, l’énervement dû au comportement sexuel des entiers les épuise souvent avant la fin de l’épreuve. Quant aux femelles, elles seraient plus sujettes à la fatigue et pourraient présenter des baisses de performance pendant leurs chaleurs. Ainsi, l’administration d’altrénogest (Régumate®) pourrait être intéressante afin de limiter les manifestations des chaleurs.
- L’âge: apparaît comme un facteur favorisant les troubles métaboliques mais les chevaux plus âgés, donc plus expérimentés, sont sans doute davantage poussés par leur cavalier. Au fur et à mesure, ils accumulent les séquelles métaboliques de leurs anciennes courses, ce qui peut accélérer l’apparition de troubles. À l’inverse, les animaux plus jeunes, moins expérimentés, sont la plupart du temps ménagés par leur cavalier.
- La taille: les chevaux plus grands ou plus gras doivent fournir plus d’énergie que les autres pour un effort identique, et, d’autre part, les capacités de thermorégulation sont fortement réduites lorsque le taux de graisse augmente, en constituant une couche trop isolante. Mais les chevaux trop maigres sont aussi défavorisés, car leurs réserves énergétiques ne sont pas suffisantes pour accomplir un effort de très longue durée.
- La température extérieure: l’association statistique entre la température et le taux d’animaux soignés est très significative : l’incidence des troubles métaboliques est 2,1 fois plus élevée par temps chaud que par temps frais.
La connaissance des facteurs de risque de trouble métabolique doit permettre de limiter leur apparition, afin d’améliorer la protection des chevaux d’endurance de haut niveau.
Source : Langlois C., Épidémiologie des troubles métaboliques chez les chevaux d’endurance, PVE 2008, 157
Votre cheval s’est blessé ? Difficile de savoir comment réagir entre la peur d’effectuer
des actes susceptibles d’aggraver la plaie et la désagréable impression de rester impuissant, pas facile de trancher voici les erreurs à ne pas faire face à une plaie :
- N’aspergez pas la plaie d’alcool ou de produit désinfectant. Il faut en effet faire attention aux produits antiseptiques utilisés. Evitez l’alcool qui brûle et est agressif pour les tissus. Préférez lui une solution type Vétédine et ne l’utilisez pas pur : à haute concentration, la polyvidone iodée est toxique pour les cellules. Il faut donc diluer le produit avec de l’eau stérile pour nettoyer la plaie. En l’absence de vétédine ou d’eau stérile, un rinçage à l’aide d’eau propre peut éventuellement être réalisé afin d’éliminer les saletés à la surface de la plaie.
- Si la plaie est en regard d’une articulation, ne rincez pas la plaie : appliquez un pansement propre (si possible stérile) et appelez immédiatement le vétérinaire : les plaies articulaires doivent être prises en charge très rapidement car le risque d’arthrite septique est réel (infection de l’articulation).
- En cas d’hémorragie, ne faites pas de garrot : mieux vaut compresser fortement la plaie à l’aide de coton ou de ouate. La mise en place d’un garrot peut entraîner des lésions car il bloque la circulation. Seul le vétérinaire peut décider de l’utilité d’un tel système.
- N’effectuez pas de douche avec trop de pression. En effet, cette pratique favorise le bourgeonnement des tissus, et par conséquent l’apparition de chéloïde : le processus de cicatrisation s’emballe et une quantité excessive de tissu est produite : la plaie ne se ferme jamais, mais prolifère sous la forme d’un chou fleur.
- Si vous faites un pansement, prenez garde à ne pas trop serrer les différentes couches : vous risqueriez de léser les tissus cutanés ainsi que les structures vasculaires et nerveuses. Mieux vaut faire appel au vétérinaire qui saura doser la force avec laquelle il applique le pansement.
La fourbure est une maladie inflammatoire du pied, dont les conséquences peuvent être très invalidantes. Elle apparaît souvent dans des contextes particuliers:
- Maladie gastro-intestinale (colique, diarrhée) ou infectieuse (pleuro-pneumonie, métrite).
- Surcharge en grains ou excès d’herbe de printemps
- Atteinte d’un membre qui entraîne une surcharge des autres membres : ceux-ci peuvent développer une « fourbure de surcharge »
- Traumatismes répétés au niveau du sabot (sols durs, caillouteux)
- Maladie métabolique ou endocrinienne
1. Quels sont les chevaux « à risque » de fourbure ?
Tous les chevaux peuvent un jour, au cours de leur vie, présenter un épisode de fourbure, en particulier lorsqu’ils sont confrontés à une des situations précédentes.
Les chevaux et les poneys âgés ou obèses, sont plus à risque de développer un syndrome de Cushing (désordre endocrinien) et/ou un syndrome métabolique équin, et par conséquent une fourbure (facteurs prédisposants).
2. Quels sont les signes ?
En début d’évolution, le cheval piétine et reporte son poids d’un membre sur l’autre. Il est souvent couché. Lorsqu’il se déplace, il fait de petits pas saccadés. Les pieds sont chauds et l’on sent un pouls digité au niveau du boulet. Lorsque la douleur est très vive, le cheval peut refuser de se lever ou de se déplacer.
3. Comment fait-on le diagnostic ?
Les signes cliniques sont souvent évocateurs de cette affection. Le test de la pince qui consiste à évaluer la sensibilité du pied en exerçant une pression sur les différentes régions du pied, montre souvent une douleur très vive au niveau de la pince. Enfin, la radiographie permet de noter un oedème et une modification de la position de la dernière phalange du pied, conséquence directe de fourbure.
4. Quel est le traitement ?
En phase aigue, il faut soulager le cheval, grâce à l’administration de molécules antalgiques. Pour limiter son inconfort, une litière épaisse et des coussinets appliqués sous ses pieds sont utiles. L’application de froid, sous forme de douche ou de poches de glaces, permet de limiter la chaleur du pied. Ensuite, l’essentiel du traitement repose sur la maréchalerie : des ferrures spéciales vont permettre de limiter la bascule de la phalange et d’améliorer le soutien furcal.
5. Existe-t-il des mesures de prévention ?
La prévention de la fourbure consiste à éviter les situations favorisantes, telles qu’un excès de grains ou d’herbe jeune. Lorsqu’un cheval présente une colique ou une diarrhée, ses pieds doivent être surveillés de près afin de pouvoir réagir rapidement. Une prise en charge hygiénique et médicale s’impose pour les chevaux présentant une maladie métabolique ou un dérèglement endocrinien.
Cet article présente une étude visant à comparer deux techniques d’imagerie des voies respiratoires supérieures chez les chevaux de selle : endoscopie sur tapis roulant et endoscopie embarquée.
L’examen endoscopique des voies respiratoires supérieures permet de visualiser la
morphologie et le fonctionnement de diverses structures laryngées et pharyngées chez le cheval : voile du palais, épiglotte, cartilages aryténoïdes, plis ary-épiglottiques, cordes vocales, ventricules laryngés…
Cet examen est particulièrement indiqué lors de bruit respiratoire et/ou lors d’insuffisance à l’effort. Cet examen peut être réalisé sur le cheval au repos ou à l’effort. L’intérêt de l’examen à l’effort est de diagnostiquer des obstructions n’apparaissant que lors de l’exercice, soit sur tapis roulant, soit à l’aide d’un endoscope embarqué.
L’évaluation sur tapis roulant peut présenter des inconvénients sur les chevaux de selle car le travail sur tapis roulant est parfois peu représentatif du travail effectué sur le terrain. En effet, la fermeture de l’angle céphalo-cervical, l’effet des enrênements et du cavalier (poids, actions, éperons, etc.) ne sont pas reproduits. Des endoscopes embarqués ont été récemment mis au point, pour permettre d’observer les régions pharyngée et laryngée lorsque le cheval est monté dans les conditions habituelles du travail.
L’objectif de cette étude était d’examiner le larynx de onze chevaux de selle grâce à une endoscopie sur tapis roulant à haute vitesse d’une part, et grâce à un endoscope embarqué chez l’animal monté d’autre part, afin de comparer ces deux techniques.
Les résultats de cette présente étude montrent que dans la plupart des cas, les examens endoscopiques sur le terrain et sur le tapis roulant révèlent les mêmes anomalies, permettant de poser un diagnostic et un pronostic identiques pour le cheval.
Les observations chez le cheval de selle sont cependant plus complètes lors d’endoscopies embarquées. Cela est sans doute lié à l’influence de la monte et de la mise en main sur la conformation dynamique des régions pharyngées et laryngées. Par exemple, le rassembler demandé par le cavalier accentue la fermeture de l’angle céphalo-cervical et semble prédisposer le cheval à présenter une obstruction de la région. Cette observation est en adéquation avec des études précédentes rapportant une altération de la ventilation et une augmentation de la résistance à l’écoulement de l’air chez des chevaux dont la tête a été placée verticalement et une obstruction des VRS influencée par la flexion de la tête et de l’encolure. De plus, dans 2 cas sur les 11, l’endoscopie embarquée a permis d’établir un diagnostic que l’examen d’effort sur tapis roulant n’apportait pas.
L’endoscopie embarquée se révèle donc être un examen particulièrement intéressant et adapté aux chevaux de selle lors de bruit respiratoire ou d’intolérance à l’effort.
Source : Thibault Frippiat, Tatiana Art, Emmanuelle van Erck-Westergren, Comparaison de l’endoscopie d’effort sur le terrain et sur tapis roulant chez le cheval de selle, Pratique vétérinaire équine, N° 166 du 01/04/2010
Une endométrite est une inflammation de l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’utérus. Chez la jument, la majorité des endométrites sont d’origine bactérienne, c’est-à-dire qu’elles apparaissent à la suite d’une infection par un germe. Cette pathologie, dont les conséquences économiques et sanitaires sont lourdes, doit être connue de tout éleveur.
Il existe quatre types d’endométrites chez la jument :
1. Les endométrites induites par une contamination sexuelle
C’est l’étalon qui transmet à la jument un germe pathogène lors de la saillie, par voie vénérienne. En France, deux agents bactériens sont mis en cause dans ce type d’endométrite : Taylorella equigenitalis (agent de la métrite contagieuse des équidés) et Klebsiella pneumoniae.
Les signes cliniques sont le plus souvent des sécrétions utérines plus ou moins abondantes à l’origine de quelques écoulements vulvaires discrets et d’une accumulation liquidienne dans l’utérus. L’infertilité peut être le seul signe révélateur de l’affection.
2. Les endométrites dégénératives
Ce type d’endométrite est associé à une fibrose de l’utérus, qui entraîne des épisodes récurrents d’endométrites. Le diagnostic repose sur l’examen histologique : un prélèvement de l’endomètre est réalisé afin de l’examiner au microscope. Le pronostic de ces endométrites est réservé, et la fertilité souvent réduite.
3. Les endométrites infectieuses chroniques
Elles sont dues à des germes de l’environnement du cheval, mais aussi parfois à des levures ou des champignons. Certaines juments semblent prédisposés à ce type d’endométrite : anomalie de conformation du périnée, lésions de la vulve, du vagin ou du col favorisant la contamination de l’appareil génital par de l’air, de l’urine ou du crottin.
4. Les endométrites post-saillie ou post-insémination
Ces inflammations de l’endomètre apparaissent lors du contact avec le sperme. Cette inflammation, qui ne dure normalement que quelques heures, se prolonge chez certaines juments, en raison de problèmes pour éliminer les sécrétions utérines consécutives. Chez ces juments, l’utérus « enflammé » à la suite de la saillie ou de l’insémination, n’est pas apte à accueillir un éventuel embryon ce qui engendre une infertilité chronique.
Source : Jean-François Bruyas, Maladies infectieuses et reproduction chez le cheval, Le Nouveau Praticien Vétérinaire équine hors série Maladies infectieuses volume 5, 2008.
Le jeu est un élément important de la vie du jeune Mammifère, il fait partie intégrante des éléments de son développement comportemental. Des études réalisées chez plusieurs espèces montrent qu’une absence de jeu ou une diminution du temps consacré au jeu pendant le jeune âge est un indicateur potentiel de mal-être.
Le jeu, indicateur de bien-être chez le poulain
L’absence de jeu chez un jeune animal est également souvent observée lors d’attachement non « sécurisé », lorsque le jeune consacre toute son attention à sa mère et est par conséquent peu ouvert aux sollicitations de son environnement et de ses congénères. Ainsi, chez le poulain, des interférences autour de la naissance ou de la première tétée peuvent entraîner un attachement excessif à la mère et des fréquences de jeu plus faibles que chez les autres poulains. Mais si le jeu est un indicateur positif de bien être chez le jeune, qu’en est-il chez l’adulte ?
Un signal d’alerte chez les chevaux adultes
Divers études se sont intéressées à la fréquence du jeu chez les individus adultes. Il apparaît que les comportements de jeux sont plus nombreux dans certaines conditions : privation de nourriture chez le chat, remise en groupe après un isolement social pendant un certain temps (de jeunes chevaux maintenus seuls pendant leur développement social jouent plus que leurs congénères lors de la remise en contact social), forte densité… Ainsi, le jeu est plus fréquent chez les animaux captifs que chez les individus sauvages vivant en liberté. Ainsi, en milieu naturel, le jeu ne se rencontre régulièrement que jusqu’au stade de « jeune adulte », il reste occasionnel et limité à certains individus au stade adulte. De plus, le jeu peut également se transformer en comportement compulsif, comme le hamster qui tourne sans relâche sur sa roue dans sa cage… Plusieurs études ont été menées chez des poneys et des chevaux afin d’évaluer ce que reflète le jeu chez l’équidé adulte. Ces études indiquent que chez l’adulte, le jeu n’est pas un indicateur de bien-être et doit au contraire intriguer voire alerter : le cheval adulte joue-t-il par ennui (peu de fourrage, paddock vide, absence de congénère) ? Par stress social ? En raison d’un état physiologique dégradé ? Enfin, l’expression de jeu dans la relation homme-cheval doit inciter à la prudence, car on observe fréquemment dans la nature une transition rapide entre les « poursuites » et le passage à l’agression… Ainsi, si le jeu est un indicateur positif chez le jeune, il ne l’est pas chez le cheval adulte.
Source : M. Hausberger, C. Fureix, M. Bourjade et al, Le jeu : indicateur de bien-être ou de mal-être ? 36° journée de la recherche équine, 4 mars 2010, Paris.
L’acupuncture est une discipline ancestrale de la médecine traditionnelle chinoise. Elle se fonde sur une approche énergétique et holistique. L’efficacité de cette médecine a souvent été remise en cause dans le monde de la santé humaine et vétérinaire. Cependant, les résultats de plusieurs études contrôlées ont permis d’aboutir à la création en 2002 d’une liste de 28 maladies pour lesquelles l’OMS reconnaît l’acupuncture comme une thérapie vraisemblablement efficace chez l’homme. Il existe peu d’études scientifiques sur l’efficacité de l’acupuncture chez le cheval. Néamoins, la plupart des indications ont été transposées à partir d’une autre espèce pour laquelle une efficacité a été mise en évidence, ou sont nées de l’expérience clinique après de multiples essais.
Chez le cheval, l’indication première de l’acupuncture est le traitement de la douleur sous toutes ses formes. Rarement utilisée seule, cette médecine s’inscrit en association ou en complément de traitements conventionnels, après la pose d’un diagnostic à l’aide d’un examen clinique et d’examens complémentaires.
L’expérience clinique a montré l’utilité de l’acupuncture dans le traitement des coliques. Un examen classique du cheval en colique, ainsi qu’un traitement associant la médecine occidentale et l’acupuncture, constituent l’approche la plus courante. Les indications sont les suivantes: ulcères gastriques, coliques spasmodiques, diarrhée chronique, coliques de stase. L’acupuncture traite la douleur mais agit aussi sur la motricité digestive.
Dans les troubles de l’appareil locomoteur, l’acupuncture permet de travailler non seulement la source de la douleur mais aussi ses conséquences, le plus souvent musculaires. Quelques études sur l’effet de l’acupuncture sur les dorsalgies ont été publiées.
Enfin, l’acupuncture a montré son intérêt dans le traitement et la récupération fonctionnelle de troubles nerveux dans d’autres espèces (animaux de laboratoires, chiens).
Observée à la lumière scientifique occidentale, l’acupuncture représente une modalité thérapeutique intéressante, à utiliser en complément d’autres traitements et après l’établissement d’un diagnostic précis.
Source: Gwenola Touzot-Jourde, L’acupuncture comme modalité thérapeutique, Pratique vétérinaire équine 2010 N°42, p 105.
Jument gestante : une vaccination à la carte
Pourquoi vacciner la jument gestante ? Tout d’abord pour la protéger de maladies infectieuses préjudiciables à la gestation. Mais aussi pour préserver la santé du poulain à naître.
Comme n’importe quel cheval, la jument gestante doit être à jour des vaccinations grippe et tétanos. Mais il est judicieux d’envisager également une vaccination contre la rhinopneumonie car cette maladie entraîne des avortements après le 4° mois de gestation. En France, tous les vaccins disponibles sont inactivés, ce qui leur assure une innocuité ; ils peuvent donc être administrés sans risque à la jument gravide.
La vaccination de la mère permet de protéger le poulain, car celui-ci va recevoir des anticorps maternels par le colostrum. Ces anticorps (fabriqués par la jument en réponse à la vaccination) vont aider le poulain à se défendre contre ces maladies infectieuses, jusqu’à ce qu’il soit lui-même en âge d’être vacciné. On comprend donc qu’une bonne prise de colostrum est primordiale pour la santé du poulain !
Comment et quand vacciner la jument afin d’optimiser la protection du poulain ?
Pour le tétanos, on conseille de vacciner la jument 4 à 6 semaines avant le poulinage, ce qui permet de protéger le poulain jusqu’à l’âge de 4 à 6 mois.
Pour la grippe, la durée de réponse en anticorps est relativement courte, on conseille donc de vacciner en fin de gestation (4 semaines avant le poulinage) pour optimiser la protection du poulain contre les virus grippaux. Attention toutefois à ne pas vacciner trop tard, car pour assurer un taux d’anticorps colostraux satisfaisant, le rappel doit avoir lieu au moins deux semaines avant la mise bas !
Pour la rhinopneumonie, si la poulinière n’est pas à jour de ses vaccinations, on pratique une injection un mois avant la saillie, un rappel au moment de la saillie puis une dernière injection au 6° mois de gestation (période de sensibilité maximale du fœtus). Si la jument a été vaccinée régulièrement, on effectue un rappel une semaine avant la saillie puis un rappel au 5° ou 6° mois de gestation. Pour les juments gestantes qui n’ont jamais été vaccinées, il est possible d’effectuer un protocole « de rattrapage » avec une injection vaccinale aux 5°, 7° et 9° mois de gestation.
Attention aux vaccins contre-indiqués chez les juments gestantes !
Le vaccin contre l’artérite virale est contre-indiqué chez les juments gestantes. De même, le vaccin contre la gourme et celui contre la fièvre du West Nile sont déconseillés lors de la gestation, faute d’essais cliniques.
Lexique
Blocage de l’articulation du grasset en position « extension » : le cheval ne peut plus plier le grasset, le pince du postérieur traîne par terre lorsque le cheval se déplace.
Maladie caractérisée par une inflammation de l’articulation. Lorsque l’inflammation résulte d’une infection, on parle d’arthrite septique.
Dégénérescence des structures articulaires et en particulier du cartilage entraînant des douleurs et des déformations de l’articulation. Elle est caractérisée par une destruction progressive du cartilage articulaire associée à une production osseuse exagérée osseuse (ostéophytes).
Incoordination des mouvements due à une atteinte du système nerveux central sans atteinte de la force musculaire. Une ataxie des membres postérieurs est fréquente chez les chevaux atteints de myélopathie cervicale sténotique (syndrome de Wobbler).
Pigment (substance fabriquée par l’organisme colorant les tissus) de couleur jaune, issu de la destruction des globules rouges. Botulisme : maladie grave, mais relativement rare, provoquée par une toxine extrêmement puissante synthétisée par une bactérie, Clostridium botulinum.
Détresse respiratoire soudaine liée à une hypersensibilité (allergie) à des allergènes de l’environnement.
Espace anormalement grand entre deux dents, ce qui favorise l’accumulation de débris alimentaires.
Difficulté à avaler. Chez le cheval, la dysphagie se manifeste souvent par un jetage alimentaire, c’est-à-dire qu’on observe un écoulement de particulaire alimentaire au niveau des naseaux.
Trouble pulmonaire chronique dans lequel les chambres aériennes naturelles des poumons, appelées alvéoles, subissent une augmentation de volume alors que leur nombre diminue. On qualifie souvent, à tort, les chevaux atteints d’allergie respiratoire (« RAO » (Recurrent airways obstruction) ou encore « pousse »), d’ « emphysémateux ». Or l’emphysème est un stade ultime d’allergie respiratoire, avec des lésions irréversibles : les traitements médicaux et les mesures hygiéniques ne permettent plus soulager le cheval.
Visualisation des voies respiratoires, digestives ou urinaires grâce une sonde munie d’une caméra miniature.
Produit utilisé en ophtalmologie pour évaluer la présence d’ulcères: une fois instillé à la surface de l’oeil, la fluorescéine s’accumule à l’endroit de la perte de substance, l’ulcère de la cornée apparaît donc comme une tâche verte.
Maladie bactérienne liée au développement d’un streptocoque et qui se manifeste par un jetage purulent et une hypertrophie des ganglions de l’auge.
Présence de sang dans les urines.
Familièrement appelé “jaunisse”, l’ictère est la coloration jaune de la peau, des muqueuses (oculaire, buccal) et du blanc de l’oeil (sclère). L’ictère est dû à un excès de bilirubine dans le sang.
Ecoulement nasal.
Concentration de potassium dans le plasma sanguin.
Infection du réseau lymphatique des membres. Une plaie peut permettre aux bactéries de l’environnement de coloniser le réseau lymphatique (vaisseaux qui drainent la lymphe). Cette affection se traduit par un gonflement marqué du membre, souvent désigné par le terme de « poteau ».
Inflammation du tissu musculaire. Le « coup de sang » est une myosite qui apparaît brutalement à la suite d’un exercice.
Syndrome neurologique caractérisé par des épisodes inattendus de sommeil et de cataplexie (faiblesse musculaire et hypotonie). Ce syndrome a été décrit chez plusieurs races équines. Le caractère héréditaire de la narcolepsie a été démontré chez les chevaux miniatures.
Cellule du système nerveux spécialisée dans la communication et le traitement d’informations.
Dystrophie de croissance qui touche certaines régions ostéo-cartilagineuses.
Région latérale de la paroi du sabot, située entre la mamelle et le talon.
Se dit d’un médicament dont l’action est prolongée dans le temps.
Maladie bactérienne qui touche les poulains et entraîne la formation d’abcès dans les poumons.
Méthode d’imagerie médicale qui repose sur l’administration dans l’organisme d’isotopes radioactifs afin de produire une image médicale par la détection des rayonnements émis par ces isotopes après captation par les organes à examiner.
Dépôt dentaire constitué de débris organiques. Pas d’incidence pathologique chez les équidés.
Inflammation oculaire entraînant une forte douleur.
Vermifuge ayant une action prolongée dans le temps : le cheval est protégé des infestations parasitaires durant plusieurs semaines.
Défaut permettant d’annuler la vente d’un cheval, sous certaines conditions. Ils sont au nombre de 7 :
- L’immobilité (maladie n’existant plus)
- Emphysème pulmonaire
- Tic à l’air
- Cornage chronique
- Uvéite isolée (fluxion périodique)
- Anémie infectieuse
- Boiterie intermittente
Affection des vertèbres cervicales qui touche habituellement de jeunes chevaux et qui se traduit par de l’ataxie, c’est-à-dire de l’incoordination des membres. Cette affection résulte d’une compression de la moelle épinière au niveau des vertèbres cervicales. La confirmation d’une compression de la moelle se fait à l’aide de la radiographie, de l’échographie, voire de la myélographie.